Qu’est-ce qu’une maladie chronique ?

Qu’est-ce qu’une maladie chronique ?

En France, 40% de la population déclare vivre avec au moins une maladie ou un problème de santé chronique*, c’est à dire, qui persiste dans le temps. En Suisse, 35% des femmes et 31% des hommes vivent avec un ou plusieurs problèmes de santé longue durée**.
Si certaines de ces maladies posent peu de problèmes dans la vie quotidienne, d’autres sont particulièrement invalidantes et demandent une adaptation permanente.

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit une maladie chronique comme une affection de longue durée (de 6 mois ou plus), qui en règle générale, évolue lentement et qu'il n'y a pas de tendance à la guérison. Responsables de 63% des décès, les maladies chroniques (par exemple : cardiopathies, accidents vasculaires cérébraux, cancer, affections respiratoires chroniques, diabète…) représentent la toute première cause de mortalité dans le monde.

Dans la maladie chronique, les symptômes sont en dents de scie et peuvent avoir un impact plus ou moins important en fonction des périodes de la vie. Pour les personnes affectées de manière importante, les symptômes peuvent se modifier au cours d’une même journée et empêcher de mener à bien les tâches de la vie quotidienne ou à se rendre sur un lieu de travail.

Les personnes malades chroniques sont tributaires de nombreux facteurs, dont voici quelques exemples :

• Les facteurs externes sur lesquels elles n’ont aucun contrôle comme la météo ou le changement d’heure.
• Les facteurs internes tels que les cycles hormonaux ou les fonctions de leur métabolisme.
• Les facteurs externes (parfois contrôlables) comme un lieu de vie au calme.
• Les facteurs internes (parfois contrôlables) tels que l’hygiène de vie.

Évidemment, plus les ressources financières sont élevées, plus l’accès à une meilleure qualité de vie dans la maladie est possible. Concrètement et par exemple, vivre avec une maladie chronique dans une maison au calme, avec un suivi diététique personnalisé, un accès à une salle de sport et un suivi médical en clinique privé est majoritairement plus évident que vivre dans un appartement exposé au bruit, sans accès à une nourriture de qualité, des lieux de sports et de rencontres et un suivi médical de qualité.

*Selon l’Insee **Selon l’office fédérale de la statistique Suisse

Manque de reconnaissance des maladies invisibles et chroniques

Manque de reconnaissance des maladies invisibles et chroniques

En plus des symptômes et de la charge mentale thérapeutique, les personnes vivant avec des maladies invisibles font face à de fortes déconsidérations de leurs besoins et sont parfois remises en question dans leurs valeurs par leur entourage et leur environnement.

Ainsi, même en nommant douleurs, fatigue et problèmes fonctionnels de nombreuses personnes font face à l’ignorance de leurs ressentis.

En effet, l’idée que la maladie et le handicap sont forcément perceptibles de l’extérieur -, est une croyance très ancrée. L’incompréhension de l’état réel de ces personnes peut avoir un impact direct et délétère sur les symptômes. Ces situations, poussées à un certain point, peuvent créer des tensions qui ont des conséquences dramatiques sur la vie des personnes malades.

En effet, la souffrance physique qui reste ignorée peut avoir de graves conséquences psychiques et mener à un état de solitude et d’isolement amenant au suicide. Comme le mentionne le Dr Stéphane Gayet * « … les plus fragiles ou les plus atteints mettent fin à leurs jours – je dis bien : se suicident -, d’autres se résignent dans le repli et le silence après avoir perdu emploi, conjoint ou conjointe, ressources, logement… {…} et cela se passe en 2022. »


Les plus fragiles ou les plus atteints mettent fin à leurs jours – je dis bien : se suicident -, d’autres se résignent dans le repli et le silence après avoir perdu emploi, conjoint ou conjointe, ressources, logement… et cela se passe en 2022.

Dr Stéphane Gayet